LapremiĂšre Ă©tape pour ouvrir une concession automobile consiste Ă effectuer ce que lâon appelle une Ă©tude de marchĂ©. Il sâagit dâun passage obligĂ© pour votre projet de crĂ©ation dâentreprise. Pour ce faire, vous devrez notamment : Analyser lâenvironnement du secteur automobile : Ă©volution, tendances actuelles, dĂ©veloppement
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RelevĂ©sdes prix : un droit. Auteur 26/11/2015. ModalitĂ©s des relevĂ©s de prix Un hypermarchĂ© nâest pas en droit de i) sâopposer Ă un relevĂ© de ses prix par lâun de ses concurrents ii)
Dans le cadre de mon livre sur les produits laitiers, je suis allĂ©e faire un relevĂ© de prix sur les yaourts et fromages frais dans un Leclerc et un Carrefour proches de chez moi. Le but Ă©tait de mesurer la diffĂ©rence de prix entre marque et marque distributeur, pour un mĂȘme type de yaourt. Et puis le dĂ©mon de la statistique mâa prise et, en marge de mes recherches primitives, je me suis demandĂ©e, QUI de Leclerc ou Carrefour EST LE MOINS CHER⊠OĂč sont les produits les moins chers ? Voici mon relevĂ© de prix âŹ/kg, Ă conditionnement Ă©gal mĂȘme nombre de pots. En vert, le prix le moins cher. Pour une enseigne qui communique Ă fond sur le fait quâelle soit moins chĂšre, je ne suis pas impressionnĂ©e par le rĂ©sultat de Leclerc. Sur les 10 produits que jâai pu comparer, Carrefour Ă©tait moins cher sur 6, Leclerc sur 4. Entrons dans le dĂ©tail et comparons la politique de prix de ces deux enseignes sur les marques distributeurs et les marques. En moyenne, quelle est la marque distributeur la moins chĂšre? Si jâavais achetĂ© tous les produits de marque Leclerc, jâaurais payĂ© 6âŹ97. Si j avais achetĂ© les mĂȘmes produits de marque Carrefour, jâaurais payĂ© 6âŹ77. En moyenne, les produits Carrefour sont 3% moins chers que les produits Leclerc. En moyenne, oĂč sont les produits de marque les moins chers ? Si jâavais achetĂ© tous les yaourts de marque de mon relevĂ© chez Carrefour, jâaurais payĂ© 3% moins cher que chez Leclerc. Que disent les comparateurs de prix? Ce relevĂ© de prix est loin dâĂȘtre exhaustif, je vous lâaccorde. Son but initial nâĂ©tait pas de comparer Carrefour et Leclerc. Que disent des gens qui se sont sĂ©rieusement attelĂ© Ă la tache? par exemple. Mmmm. Et sur un autre rayon? Les surgelĂ©s par exemple? Quoi?! Il y a 9 produits au rayon Plats cuisinĂ©s,entrĂ©es, pizza, tartes dans les GMS toulousaines?! Mais comment ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s ces produits? Qui est derriĂšre ce site? Je descends en bas de lâĂ©cran, Ă la barre mentions lĂ©gales⊠Ahhh⊠On comprend mieux. Mais alors,faut-il courir dâune GMS Ă lâautre pour comparer les prix par soi-mĂȘme? Que reprĂ©sentent 3% jâai gardĂ© mon chiffre dans notre budget alimentaire ? Sofinco a rĂ©alisĂ© en mars 2013 une Ă©tude sur le budget alimentation des mĂ©nages 1. Voici les dĂ©penses alimentaires moyennes par mois et ce que reprĂ©sentent 3% de ces dĂ©penses. MĂȘme pour un foyer gagne moins de 1000âŹ/mois, un diffĂ©rence de 6,66⏠mois est sans importance. Conclusion Noyer le consommateur dans un flot dâinformations sans importance, câest ça aussi, le brouillard marketing. Gout, santĂ©, environnement, mes guides vous donnent les clĂ©s pour choisir un produit laitier selon VOS critĂšres. En vente chez Amazon, Fnac ou en librairie. Post scriptum Pour ceux que ça gratouille, voici la diffĂ©rence de prix entre marque et marque distributeur pour les 2 GMS visitĂ©es Cette diffĂ©rence de prix est-elle justifiĂ©e par une diffĂ©rence de qualitĂ© ? Attendez la sortie de mon livre ! Source 1
Unediversification coĂ»teuse, puisque lâon considĂšre, chez la concurrence, que lâinvestissement nĂ©cessaire pour le dĂ©veloppement de ces malls se compte en centaines de millions de dirhams
PubliĂ© le 07/11/2013 07 novembre nov. 11 2013 Les communes qui vendent un bien de leur domaine, privĂ© Ă©videmment, sont confrontĂ©es Ă plusieurs questions dont deux sont le sujet de cette modeste d'un bien par une communeDâune part quant au dĂ©lai de convocation des conseillers municipaux et dâautre part Ă lâautorisation donnĂ©e au Maire en vertu de lâarticle L 2241-1 du CGCT pour la premiĂšre question, lâarticle L 2121-11 du CGCT dispose que la convocation dans les communes de moins de 2500 habitants est adressĂ©e trois jours francs avant la date de la comptĂ©s dans ce dĂ©lai les samedis et dimanches mais pas les jours fĂ©riĂ©s.voyez le Conseil dâEtat, 13 oct. 1993, requĂȘte n°141677.Dans ces conditions, en vue dâune rĂ©union du Conseil Municipal du 14 novembre par exemple, il convient dâadresser les convocations avant dimanche 10 novembre puisque le lundi 11 est un jour comptĂ©s avant la rĂ©union du 14, le 13, le 12 et le 10 la deuxiĂšme question, elle est de savoir sâil est possible que le Maire soit autorisĂ© Ă vendre le bien Ă un tiers acquĂ©reur dont lâidentitĂ© nâest pas L2241-1 du CGCT dispose que toute cession d'immeubles dans les communes de plus de 2 000 habitants par celle-ci donne lieu Ă dĂ©libĂ©ration motivĂ©e du Conseil Municipal portant sur les conditions de la vente et ses caractĂ©ristiques essentielles. Le mĂȘme article ajoute que le Conseil Municipal dĂ©libĂšre au vu de l'avis de l'autoritĂ© compĂ©tente de l' dĂ©libĂ©ration doit donc fixer les conditions de la vente et ses caractĂ©ristiques existe trĂšs peu de jurisprudence sur la il est possible de dĂ©duire de cet article que le nom de lâacquĂ©reur ne constitue pas lâune des caractĂ©ristiques essentielles de la vente ou lâune de ses conditions de la vente sont celles que lâon va Ă©voquer comme Ă©tant les conditions suspensives ou rĂ©solutoires caractĂ©ristiques essentielles de la vente vont porter sur la dĂ©signation de la parcelle et le prix de la commune doit donc prĂ©parer une dĂ©libĂ©ration portant sur la dĂ©signation trĂšs prĂ©cise de la parcelle, lâindication de lâavis du Service des domaines et le prix de la le choix de lâacquĂ©reur ne constitue pas lâune des caractĂ©ristiques essentielles de cette vente dĂšs lors quâelle est Ă©tablie au prix du lâinverse, si cette vente est Ă©tablie Ă un prix infĂ©rieur Ă lâĂ©valuation domaniale, il faut que le Conseil Municipal se prononce sur lâidentitĂ© de lâacquĂ©reur puisquâalors des conditions prĂ©cises peuvent ĂȘtre imposĂ©es Ă ce faut enfin relever que lâavis du service des domaines nâa pas Ă ĂȘtre obligatoirement remis aux conseillers avant la dĂ©libĂ©ration du Conseil, ce qui est jugĂ© depuis le 11 mai 2011 dans une requĂȘte n°324173 par le Conseil dâEtat. Cet article n'engage que son auteur. CrĂ©dit photo © Daiga -
Coumotavant Nash: grandeur et limites d'un modÚle unitaire de la concurrence. b) une deuxiÚme période, celle du rejet, s'ouvre avec les premiers commentaires d'Edge- worth dans Mathematical Psychics; comme lui, de nombreux auteurs s'intéressent à Cournot pour le rejeter au terme d'un examen trÚs rapide (Bertrand, Pareto, Marshall, Fisher) et souvent proposer
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s De nombreux travaux en sciences humaines se sont attachĂ©s Ă dĂ©crire les conditions dans lesquelles des biens et services peuvent constituer des marchandises. Le dossier dĂ©bat de Sociologie du travail [Sociologie du travail 44 2002 255â287] a confrontĂ© plusieurs de ces approches autour de la notion de qualitĂ© en mettant au premier plan les thĂšmes de lâidentification et de lâĂ©valuation des biens. Aborder ces questions Ă partir des transformations subies par la viande donne les moyens de dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment les opĂ©rations de marchandisation Ă lâĆuvre, ainsi que lâarticulation construite par la grande distribution entre les processus dâidentification et dâĂ©valuation. En laissant hors de lâanalyse les dispositifs spĂ©cifiquement destinĂ©s aux clients pour se centrer sur ceux qui sont mobilisĂ©s par la grande distribution, on peut montrer comment ce bien est objectivĂ© le long de sa circulation, et comment sa valorisation et lâĂ©laboration de son prix sâappuient sur la mise en relation et le traitement des donnĂ©es issues de cette objectivation. Several social science studies have described the conditions under which goods and services become merchandise. In 2002, Sociologie du travail [Sociologie du travail 44 2002 255â287] presented contrasting approaches to âqualityâ by focusing on the processes of identifying and evaluating goods. Approaching this question from the angle of meat-packing provides us with means for accurately describing the relevant operations in this commodification as well as the way that mass marketing has shaped the two aforementioned processes. By leaving aside operations specifically intended for customers and concentrating on those used in mass marketing, we see how meat is âobjectifiedâ as it circulates, and how its value and price depend on processing the data ensuing from this de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1 Je tiens Ă remercier les participants du sĂ©minaire article du CSO et du sĂ©minaire Ă©criture de Scien ... 1Si dans son cĂ©lĂšbre ouvrage Karl Polanyi caractĂ©rise la terre, le travail et la monnaie comme des marchandises fictives puisquâils nâont pas Ă©tĂ© produit pour ĂȘtre vendus sur un marchĂ© Polanyi, 1983, cela ne doit pas laisser penser pour autant que les autres biens prĂ©sents sur le marchĂ© seraient quant Ă eux de plein droit des marchandises » Vatin, 1996. Et de fait, de nombreux travaux se sont attachĂ©s Ă dĂ©crire les conditions dans lesquelles des biens et services peuvent constituer des marchandises, que ce soit dans les termes de lâanthropologie Appadurai, 1986 ; Testart, 2001 ; Weber, 2000, de lâĂ©conomie des conventions Eymard-Duvernay, 1986, de la sociologie Callon, 1998 ; Callon et al., 2000 ; Chantelat, 2002 et de lâhistoire Ă©conomique Stanziani, 2003a, 2005. Le dossier dĂ©bat organisĂ© par Sociologie du travail 2002 a Ă©tĂ© lâoccasion de confronter plusieurs de ces approches autour de la notion de qualitĂ©. Ce dossier et les contributions quâil a plus ou moins directement suscitĂ©es Stanziani, 2003b ; Chiffoleau et Laporte, 2004 ; Barrey, 2006 ; Dubuisson-Quellier, 2006 ont mis au premier plan les questions de lâidentification et de lâĂ©valuation des biens y compris la formation de leurs prix, en soulignant dâailleurs la difficultĂ© de les traiter conjointement1. 2 Ce texte sâappuie sur une enquĂȘte menĂ©e en 2005 dans un groupe de distribution gĂ©rant en franchise ... 2La commercialisation de la viande de bĆuf par la grande distribution apparaĂźt comme un terrain privilĂ©giĂ© pour cette exploration, tant en raison des caractĂ©ristiques du produit que de celles de lâacteur2. Issue dâune chair animale hĂ©tĂ©rogĂšne dâune carcasse Ă une autre, complexe chaque carcasse Ă©tant composĂ©e de diffĂ©rents muscles et biologiquement instable, la viande doit passer par un certain nombre de transformations pour devenir une marchandise, et ces opĂ©rations sont et trois hypermarchĂ©s dans le Sud de la France, et dans un supermarchĂ© parisien appartenant Ă une autre enseigne. Lâorientation du groupe est largement calquĂ©e sur celles des enseignes, de maniĂšre Ă bĂ©nĂ©ficier de leur travail ; il y a par exemple, au sein dâune enseigne et pour chaque rayon des moniteurs techniques tant pour les magasins propres que pour les franchisĂ©s. Ce groupe nâa donc pas de moniteurs techniques propres, exceptĂ© le moniteur viande qui sâoccupe de tout ce qui concerne les rayons boucherie et volaille des supermarchĂ©s. Cette organisation a comme particularitĂ© notable de concentrer sur une seule personne les relations avec les fournisseurs, le contrĂŽle du travail en rayon, la fixation des prix et lâapplication de la politique commerciale. Câest sur ce groupe de distribution que sâest concentrĂ© lâessentiel de lâenquĂȘte. Outre, la rĂ©alisation de trois entretiens et dâune observation dans un magasin dâune autre enseigne, son dĂ©roulement a constituĂ© lâoccasion de suivre le moniteur viande durant trois journĂ©es. Nous avons ainsi pu lâobserver dans son travail, le questionner et recueillir ses analyses concernant notamment ses maniĂšres de faire et les outils quâil utilise dans son activitĂ©. Nous lâavons Ă©galement accompagnĂ© dans trois de ses visites Ă des magasins du groupe, deux rencontres avec des fournisseurs et une visite dâune unitĂ© de production. Nous avons aussi eu accĂšs Ă un certain nombre de documents internes livrets de formation destinĂ©s aux salariĂ©s, cahiers des charges, concept boucherie, fiches techniques de rendement, feuille de dĂ©coupe, etc.. 3Aborder cette question Ă partir de la mise en forme dâun bien le long de sa trajectoire donne les moyens de dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment les opĂ©rations de marchandisation Ă lâĆuvre, ainsi que lâarticulation construite par la grande distribution entre les processus dâidentification et dâĂ©valuation. En laissant hors de lâanalyse les dispositifs spĂ©cifiquement destinĂ©s aux clients pour se centrer sur ceux qui sont mobilisĂ©s par la grande distribution, on peut montrer comment ce bien est objectivĂ© le long de sa circulation section et comment sa valorisation et lâĂ©laboration de son prix sâappuient sur la mise en relation et le traitement des donnĂ©es issues de cette objectivation section Autrement dit, lâĂ©valuation des biens et services par la grande distribution rĂ©sulte dans ce cas de la combinaison de donnĂ©es construites Ă partir de critĂšres utilisĂ©s pour leur identification. 1. Lâobjectivation de la viande Ă lâĂ©preuve de la transformation des carcasses 4La viande devient une marchandise par un processus dâobjectivation permettant de faire apparaĂźtre des caractĂ©ristiques Ă partir de lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des carcasses, et ce de maniĂšre univoque pour les acteurs, quelles que soient les particularitĂ©s de ceux-ci. Ce processus simultanĂ© dâhomogĂ©nĂ©isation et de diffĂ©renciation se dĂ©roule avec la circulation de la viande le long de la filiĂšre, par la mobilisation dâinstruments dâidentification et dâĂ©valuation tels que des dispositifs mĂ©trologiques, grilles de classification et autres nomenclatures, qui ont Ă©tĂ© progressivement mis en place section et que lâon retrouve dans les transactions entre la grande distribution et ses fournisseurs section Lâobjectivation par la standardisation opĂ©rĂ©e dans la filiĂšre 5Le cas de lâanimal de boucherie prĂ©sente une particularitĂ© vis-Ă -vis de la marchandisation qui est gĂ©nĂ©ralement traitĂ©e Ă partir des notions de dĂ©sanimalisation et de rĂ©ification. LâidĂ©e est que pour que la chair de lâanimal devienne un bien de consommation, il faut la rĂ©ifier, soit en instaurant une hiĂ©rarchie nette entre lâhomme et lâanimal, soit en occultant son origine animale. Lâanthropologie des abattoirs Vialles, 1987 ; RĂ©my, 2003 met particuliĂšrement en lumiĂšre cette dĂ©sanimalisation de fait, ces travaux offrent une reprĂ©sentation de lâactivitĂ© de lâabattoir centrĂ©e sur la dimension Ă©thique du rapport entre homme et animal. Cependant, cette conceptualisation ne permet pas de rendre totalement compte du processus dâobjectivation impliquĂ© dans la marchandisation de la viande. En effet, au-delĂ de cette mise en forme particuliĂšre, il existe tout un ensemble de domaines de dĂ©finition Ă©thique donc, mais aussi biologique, technique, Ă©conomique, commercial, etc. de la production de viande. Ă partir dâobservations participantes dans un abattoir, SĂ©verin MĂŒller donne Ă voir comment le travail et la dĂ©finition de la viande varient MĂŒller, 2002 selon le statut et lâoccupation du visiteur, câest le cĂŽtĂ© spectaculaire de la mise Ă mort, le suivi des rĂšgles sanitaires, le rythme ou la qualitĂ© du travail qui est mis en avant. La grande distribution sâintĂ©resse quant Ă elle Ă la dimension animale dans la mesure oĂč celle-ci intervient dans la commercialisation de la viande, qui est son objet principal Ă ce titre, lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et lâinstabilitĂ© biologique de ce produit sont apprĂ©hendĂ©es comme des obstacles au mode de gestion standardisateur qui est le sien. Nous allons ici nous situer dans cette perspective et retracer Ă partir des fournisseurs lâimportant travail de dĂ©finition du produit, mais avant de sâintĂ©resser plus prĂ©cisĂ©ment aux relations entre la grande distribution et ses fournisseurs, il peut ĂȘtre utile dâavoir une vue plus gĂ©nĂ©rale de la filiĂšre. 3 Notons que le degrĂ© de transformation ne conditionne pas le type de quantitĂ© les sociĂ©tĂ©s de tran ... 4 La conformation est la silhouette » de la carcasse, principalement Ă©valuĂ©e sur la proportion et l ... 5 Il y avait en effet jusque lĂ trois mĂ©thodes principales de formation des prix de la viande un pr ... 6Dans le circuit le plus courant, les Ă©leveurs vendent leurs animaux Ă des coopĂ©ratives ou Ă des nĂ©gociants, qui en rassemblent un certain nombre pour les faire abattre ou les vendre encore vifs Ă des sociĂ©tĂ©s de transformation. Ces sociĂ©tĂ©s achĂštent donc soit des carcasses, soit des animaux quâelle font abattre pour en rĂ©cupĂ©rer les carcasses, et transforment celles-ci pour les vendre Ă des bouchers, Ă des grandes surfaces ou Ă des entreprises de restauration hors foyer, qui sont en contact avec le client final. Il y a en fait trois transformations possibles. La premiĂšre consiste Ă retirer la peau, les viscĂšres, la tĂȘte, les pattes, la colonne vertĂ©brale et les abats Ă risque » pour aboutir Ă des demi-carcasses ou Ă des quartiers. La deuxiĂšme transformation consiste Ă sĂ©parer les muscles pour en retirer la membrane, le gras superficiel et les os attenants ; ils sont ensuite regroupĂ©s par type de muscle et gĂ©nĂ©ralement mis sous vide. On obtient alors de la viande prĂȘte Ă dĂ©couper PAD3. La troisiĂšme transformation consiste Ă piĂ©cer » la viande, câest-Ă -dire dĂ©couper des tranches pour les vendre au dĂ©tail. Jusquâaux annĂ©es 1960, la filiĂšre se caractĂ©risait par lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et la discontinuitĂ© des procĂ©dures dâĂ©valuation, ainsi que par un manque de transparence, ce qui pĂ©nalisait principalement les producteurs et les consommateurs, les carcasses pouvant ĂȘtre réévaluĂ©es arbitrairement Ă la hausse par les intermĂ©diaires. Pour sortir de cette situation, les pouvoirs publics ont initiĂ© la mise en place de procĂ©dures dâidentification et de marquage communes aux diffĂ©rents acteurs de la filiĂšre. Ces procĂ©dures reposent notamment sur lâutilisation de grilles de classification et de nomenclatures pour le niveau de gras et la conformation des carcasses4. Pour la mise en place de ces grilles, le prix des carcasses Ă©tait enregistrĂ© en mĂȘme temps que leurs principales caractĂ©ristiques lâĂąge, la race, le sexe, la conformation, lâĂ©tat dâengraissement, les qualitĂ©s du muscle et de la graisse ; la dĂ©finition des classes de qualitĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e Ă partir dâune analyse statistique dĂ©bouchant sur la valeur Ă©conomique relative de ces caractĂ©ristiques Trift, 2003, chap. 1. Concernant la dĂ©finition des morceaux de viande, on retrouve un processus similaire et comme pour les carcasses, les outils dâĂ©valuation ont Ă©tĂ© produits Ă partir du traitement de donnĂ©es construites sur les critĂšres dâidentification. La mise en place dâune nomenclature unifiĂ©e en France est le rĂ©sultat dâun long processus marquĂ© par les multiples interventions des municipalitĂ©s pour encadrer et discipliner le commerce de la viande. Madeleine FerriĂšres donne de nombreux exemples de ces interventions FerriĂšres, 2002, et Anne Lhuissier dĂ©crit la standardisation des transactions au cours de la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle. Partant du constat que le prix de la viande dans les boucheries Ă©tait hĂ©tĂ©rogĂšne et trop Ă©levĂ© pour les classes populaires, de nombreuses municipalitĂ©s ont tentĂ© dâencadrer les pratiques des bouchers en leur imposant des prix maximaux de vente. Ces dĂ©marches se sont heurtĂ©es Ă la diversitĂ© des pratiques de ventes au dĂ©tail5, et ont ensuite convergĂ© avec les initiatives de boucheries sociĂ©taires souvent portĂ©s par les municipalitĂ©s et de vĂ©tĂ©rinaires pour dĂ©boucher sur la diffusion dâune nomenclature des morceaux de viande et de leurs prix relatifs Lhuissier, 2003. On retrouve aujourdâhui ces classifications et cette nomenclature dans le cadre des relations entre la grande distribution et ses fournisseurs, en particulier dans les cahiers des charges oĂč sont spĂ©cifiĂ©es les caractĂ©ristiques du produit et les conditions des transactions. Elles y sont accompagnĂ©es de critĂšres supplĂ©mentaires, comme des taux de rendement et des proportions, qui permettent Ă la grande distribution de prĂ©ciser la dĂ©finition du produit dans le but dâoptimiser sa gestion. La dĂ©finition du produit et des conditions dâĂ©change entre la grande distribution et ses fournisseurs 6 Ilya en fait deux cahiers des charges, lâun portant sur la premiĂšre transformation prĂ©sentation en ... 7Marquant le dĂ©but de lâintervention directe de la grande distribution, cette Ă©tape dans le parcours de la viande est un moment stratĂ©gique pour saisir le travail par lequel celle-ci devient une marchandise. Cette transformation nĂ©cessite notamment de dĂ©finir les caractĂ©ristiques de chaque carcasse et de fixer les conditions dâĂ©change du produit, qui sont comme nous venons de le voir des questions couplĂ©es et classiques de la filiĂšre. Lorsque le moniteur viande du groupe enquĂȘtĂ© rĂ©fĂ©rence un fournisseur, il nâa pas effectuĂ© de visite et ne voit pas la viande, car le principal outil de dĂ©finition du produit est le cahier des charges6. Ce dispositif produit une dĂ©finition particuliĂšre de la viande, sous forme de chiffres et de ratios, qui est orientĂ©e vers la valorisation du produit. Câest ce que montrent entre autres la prĂ©sence de taux de rendement et la description des conditions commerciales. 7 Par exemple, le prix dâune demie carcasse PAD est de 5,70 âŹ, et celui dâun quartier arriĂšre est de ... 8 La diffĂ©rence importante entre ces strates est que le prix qui sert de seuil de revente Ă perte est ... 8On peut ĂȘtre frappĂ© par le contraste entre la concision de la description gĂ©nĂ©rale des carcasses, qui comporte au plus quelques indications de prĂ©paration ou de dĂ©coupe, et la prĂ©cision apportĂ©e Ă leur dĂ©composition. De fait, la sĂ©lection des carcasses repose trĂšs largement sur le tri qui est effectuĂ© par le fournisseur en fonction de classifications et de nomenclatures des morceaux, et sâappuie sur un ensemble restreint de caractĂ©ristiques la classification utilisĂ©e, le poids et le pH de la carcasse, ces informations Ă©tant parfois complĂ©tĂ©es par des indications de couleur et de tempĂ©rature de la carcasse, ainsi que dâĂąge de lâanimal Ă son abattage. Marque de lâimportance accordĂ©e Ă la valorisation du produit, la description sâaffine ensuite significativement lorsquâelle dĂ©sagrĂšge ces carcasses en descendant au niveau des morceaux qui les composent. Sont alors prĂ©cisĂ©s pour chaque morceau, son poids moyen, la proportion quâil doit reprĂ©senter par rapport Ă une bĂȘte entiĂšre, le taux de rendement minimal qui doit ĂȘtre atteint aprĂšs travail du morceau en grande surface et le taux maximal de perte par exsudation. Ces critĂšres de valorisation sont complĂ©tĂ©s par la dĂ©finition des relations commerciales avec le fournisseur. Celles-ci spĂ©cifient les modalitĂ©s de commande, de livraison et de fixation des prix, qui sont des Ă©lĂ©ments intervenant ensuite dans la gestion de lâactivitĂ© du rayon et notamment dans la fixation du prix de vente au consommateur. PrĂ©sentĂ© sous la forme dâun prix au kilo7, le prix dâachat est Ă©tabli Ă plusieurs niveaux et composĂ© de plusieurs strates. Les fournisseurs dĂ©terminent un tarif gĂ©nĂ©ral auquel sâappliquent des remises sur facture, des remises trimestrielles et des remises de fin dâannĂ©e ; on aboutit ainsi au prix dâachat trois fois net »8. Dans le cadre du rĂ©fĂ©rencement, le fournisseur et le moniteur viande nĂ©gocient pour lâannĂ©e un tarif gĂ©nĂ©ral maximal et un taux global de remise ; pendant lâannĂ©e, ils nĂ©gocient ensuite chaque semaine des prix maximaux pour les produits, qui sont communiquĂ©s sous forme de feuille de cours autrement dit des mercuriales aux chefs de rayon, eux-mĂȘmes pouvant ensuite renĂ©gocier le prix Ă la baisse avec les fournisseurs. Chaque livraison est accompagnĂ©e dâune fiche technique de rendement, qui reprend les ratios et taux de rendement contenus dans les cahiers des charges dont chaque rayon possĂšde un exemplaire. Cependant, les chefs de rayon utilisent peu cette source dâinformation, et contrĂŽlent ponctuellement certains lots sur dâautres critĂšres comme le poids de la carcasse, la grosseur du faux filet et du filet, ou bien un aspect fiĂ©vreux. Un autre point important sur lequel les fournisseurs sont jugĂ©s est la rĂ©gularitĂ© de lâapprovisionnement, qui peut avoir des consĂ©quences importantes sur le volume de vente, et qui constitue pour cela une des raisons de changement de fournisseur ; câest particuliĂšrement net dans le cas des offres promotionnelles oĂč le fournisseur doit faire des efforts importants Ă la fois sur les tarifs et sur les quantitĂ©s. 9Comme on le voit ici tant avec le rachat de catĂ©goriel quâavec la prĂ©sence de taux de rendement, les modalitĂ©s dâapprovisionnement prennent dĂ©jĂ la marque des spĂ©cificitĂ©s du travail en rayon et notamment de sa dimension commerciale. DĂ©finie par des critĂšres technico-Ă©conomiques, la viande est prĂ©sentĂ©e dans une mise en forme chiffrĂ©e, qui est appropriĂ©e aux activitĂ©s de calcul et de gestion constitutives de sa valorisation. Câest en effet sur le processus de description du produit que se greffent son Ă©valuation et la formation de son prix. 2. Faire du chiffre » lâapprĂ©ciation de la viande par des actes de gestion 10Lors du passage de la viande dans la grande distribution on assiste en effet, au-delĂ du travail de qualification destinĂ© aux clients, Ă une autre transformation qui consiste Ă la reprĂ©senter sous forme de donnĂ©es chiffrĂ©es, qui sont traitĂ©es par la grande distribution et pour elle-mĂȘme, dans le cadre de la gestion du rayon. On retrouve sur ce point les caractĂ©ristiques dĂ©gagĂ©es par Jack Goody lâĂ©criture et plus gĂ©nĂ©ralement la reprĂ©sentation graphique fonctionne comme un stockage de lâinformation, qui permet de communiquer Ă travers le temps et lâespace, et qui fournit Ă lâhomme un procĂ©dĂ© de marquage, de mĂ©morisation et dâenregistrement » Goody, 1979, p. 145 ; les Ă©noncĂ©s, parce quâils sont matĂ©rialisĂ©s sous forme Ă©crite, peuvent dĂ©sormais ĂȘtre examinĂ©s, manipulĂ©s et rĂ©ordonnĂ©s de façon trĂšs diverses » Goody, 1979, p. 143. Avec la production et le traitement de ces donnĂ©es, la grande distribution prend spĂ©cifiquement en charge la question de la valeur du produit et y consacre une part importante de son travail. Une de ses particularitĂ©s par rapport aux autres formes de distribution est en effet de pousser plus loin la rationalisation du traitement de la valeur, ce qui passe notamment par la mise en rapport de la valorisation du produit et des coĂ»ts affĂ©rents. La grande distribution produit ainsi un travail dâapprĂ©ciation de la viande en lui attribuant une valeur et un prix. Ce travail repose sur des actes de gestion et des procĂ©dures de calcul Vatin, 2008 lâutilisation dâun certain nombre dâoutils transforme la viande et sa circulation en donnĂ©es qui sont ensuite diversement agencĂ©es et qui servent de repĂšres pour les stratĂ©gies marchandes des chefs de rayon section ; en particulier, câest en rassemblant et en combinant des donnĂ©es reprĂ©sentant respectivement lâapprovisionnement, le fonctionnement du rayon et de lâenseigne, la concurrence et la transaction marchande que le moniteur viande du groupe enquĂȘtĂ© Ă©labore les prix section La mise en compte de la viande dans le rayon 11LâactivitĂ© du rayon est rĂ©gulĂ©e par lâutilisation dâoutils qui reprĂ©sentent les flux et les stocks de marchandises sous forme de donnĂ©es, celles-ci Ă©tant ensuite diversement combinĂ©es pour produire diffĂ©rentes informations. Au-delĂ de leurs diffĂ©rences dâobjet et de temporalitĂ©, chacun de ces outils constitue un dispositif spatial de triage de lâinformation » Goody, 1979, p. 155 et ouvre par lĂ un espace de calcul Callon et Muniesa, 2003. Parmi ces outils, les cadenciers sont utilisĂ©s quotidiennement pour gĂ©rer les flux de marchandises, tandis que le compte dâexploitation et le tableau de bord permettent de faire chaque mois un bilan des rĂ©sultats Ă©conomiques. En rĂ©pertoriant respectivement les quantitĂ©s commandĂ©es et les quantitĂ©s mises en vente dans le rayon libre service, les cadenciers de commande et les cadenciers de coupe facilitent la coordination de lâapprovisionnement avec le rythme des ventes. Ils permettent de mesurer les flux de marchandises et de constituer un historique de leurs variations, en fonction duquel les employĂ©s du rayon peuvent situer et adapter les pratiques dâachat et de mise en rayon. En limitant les pertes dues Ă la marchandise qui nâa pu ĂȘtre vendue Ă temps et le manque Ă gagner liĂ© Ă la rupture dâapprovisionnement, cette utilisation favorise lâoptimisation de la gestion du rayon, qui sâappuient sur des pratiques telles que le rachat de catĂ©goriel Si tu ne veux pas tâembourber dans ton frigo, tu vas commander deux ou trois arriĂšres, et aprĂšs tu fais du rachat de faux filet. Mais le rachat, tu ne vas pas lâacheter Ă 7 âŹ, tu vas lâacheter Ă 8,40 âŹ, pour le vendre Ă 8,90 âŹ. Donc total des courses, ça veut dire que tu vas gagner moins dâargent que si tu achetais des arriĂšres. En thĂ©orie parce quâen pratique si jamais tu achĂštes tes arriĂšres et que tu es obligĂ© de baisser le prix encore plus pour que ça sâĂ©coule, Ă un moment donnĂ© ça ne sert Ă rien. Alors, il vaut mieux faire du rachat de faux filet, le payer 8,40 ⏠et le vendre 8,90 ⏠; je ne gagnerai pas plus pas moins, mais jâaurai un Ă©quilibre matiĂšre au fond de mon frigo et une marchandise qui ne va pas restĂ©e stockĂ©e pendant 15 jours ou trois semaines le temps de lâĂ©couler » Moniteur viande, fĂ©vrier 2005. 9 Le chiffre dâaffaires est calculĂ© Ă partir des sorties de caisse, le niveau des stocks Ă partir dâu ... 10 LâĂ©conomat est le coĂ»t du matĂ©riel dâemballage et la perte est constituĂ©e par la marchandise jetĂ©e ... 11 Ces objectifs sont construits par le moniteur viande Ă partir de son Ă©valuation des magasins et de ... 12Ce raisonnement montre bien comment la valorisation de la viande sâeffectue par des actes de gestion, Ă partir du pratique plus que du thĂ©orique » selon une formulation rĂ©currente du moniteur viande. Lâanticipation du bĂ©nĂ©fice attendu nâest pas tant fondĂ©e sur un Ă©cart de prix entre lâachat et la vente que sur la gestion des caractĂ©ristiques de lâapprovisionnement, de la transformation et de la commercialisation de la viande. La marchandise peut ĂȘtre fournie Ă diffĂ©rents stades de transformation et en diffĂ©rents lots carcasse, quartier, catĂ©goriel, avec un prix dâachat diffĂ©rent selon les cas, tandis les diffĂ©rents morceaux se vendent en plus ou moins grandes quantitĂ©s, avec des prix et des marges diffĂ©rentes, et lâinadĂ©quation entre ces deux sĂ©ries de transactions peut occasionner des pertes ou bien un manque Ă gagner. Câest Ă partir des critĂšres dâidentification de la viande que sâeffectue sa mise en chiffres et câest en combinant les donnĂ©es ainsi produites que les responsables de rayon procĂšdent aux calculs qui composent le traitement de la valeur. En effet, au-delĂ des instruments utilisĂ©s quotidiennement, les chefs de rayon Ă©laborent des reprĂ©sentations plus formalisĂ©es de lâactivitĂ© quâils utilisent pour sa gestion, comme le compte dâexploitation et le tableau de bord. En rĂ©unissant et en combinant des donnĂ©es issues de diffĂ©rentes sources, ils Ă©tablissent un compte dâexploitation et produisent les principaux indicateurs Ă©conomiques, dont le chiffre dâaffaires et le taux de marge9. La construction du compte dâexploitation est assez classique, bien que lĂ encore on remarque lâorientation du travail de gestion vers le pratique, puisque les comptes dâexploitation comprennent parfois le calcul de lâĂ©conomat et de la perte, ces deux Ă©lĂ©ments venant diminuer la marge thĂ©orique » dâautant10. Le fait que cet outil est utilisĂ© au niveau des rayons et Ă une frĂ©quence importante â et mĂȘme quotidienne dans certains cas â traduit lâattention accordĂ©e Ă ce mode dâanalyse et de gestion de lâactivitĂ©. Autre outil utilisĂ© dans la gestion de lâactivitĂ©, le tableau de bord permet quant Ă lui dâautres calculs, puisquâil insĂšre les principaux indicateurs Ă©conomiques dans diffĂ©rentes sĂ©ries, et les met ainsi en relation avec dâautres chiffres, en particulier les rĂ©sultats de la pĂ©riode passĂ©e et les objectifs fixĂ©s pour la pĂ©riode en cours11. Il est Ă©galement utilisĂ© pour comparer les rĂ©sultats dâun ensemble de rayons boucherie. Ces mises en perspective font lâobjet de raffinements divers calcul des Ă©carts, expression en valeur, en pourcentage et en indice ; distinction des variations de marge nette dues respectivement aux diffĂ©rences de chiffres dâaffaire et aux Ă©carts de taux de marge. Ă cĂŽtĂ© de ces Ă©lĂ©ments centraux, dâautres types de tableaux de bord produisent des indicateurs tels que la proportion du chiffre dâaffaires du rayon dans le secteur alimentaire du magasin, la rentabilitĂ© horaire des salariĂ©s ou la contribution de lâĂ©quipe entendue comme la diffĂ©rence entre la masse de marge et la masse salariale. Ces indicateurs permettent de produire une Ă©valuation des rĂ©sultats, et cette profusion nâest pas fortuite la direction des groupes de distribution essaie ainsi de transformer les chefs de rayon et leurs Ă©quipes en vĂ©ritables professionnels du commerce. Ce sont dâailleurs les bouchers les plus investis dans cette dimension de leur activitĂ©, et qui ont par exemple participĂ© Ă des ouvertures de magasin ou Ă des redressements de rayons en difficultĂ©, qui deviennent chefs de rayon, et câest principalement parmi ces derniers que sont choisis les moniteurs techniques. Il faut quâils sâimpliquent, câest des managers hein. Il faut que dans le discours, par rapport Ă leurs Ă©quipes, ils aillent de lâavant. Surtout avec tout ce qui sâest passĂ© en viande depuis dix ans, on a besoin de les rassurer ; parce que câest vrai que ça a fait devenir frileux. Ă un moment donnĂ©, quand vous faisiez du moins 30 ou du moins 40, ça fait chaud dans les compteurs. Il faut les rééduquer Ă faire du commerce, câest difficile. Donc on est toujours en train de leur dire quâil faut mettre des trucs en avant, des promos, des choses, Ă leur niveau, de façon Ă faire du chiffre et Ă les remotiver » moniteur viande, lui mĂȘme ancien boucher et chef de rayon, fĂ©vrier 2005. 13 Faire du chiffre » signifie Ă©videmment rĂ©aliser dâimportantes ventes et des bĂ©nĂ©fices, mais on peut aussi prendre cette expression au pied de la lettre puisque lâactivitĂ© commerciale sâappuie sur des pratiques de chiffrage et lâutilisation de compteurs ». Câest avec la production et la combinaison dâinformations de ce type que les acteurs mettent en forme leurs activitĂ©s et les analysent, puis dĂ©veloppent et mettent en Ćuvre leurs plans dâaction, et cela dans le but dâoptimiser la valorisation du produit et la gestion du rayon. Les indicateurs produits par le compte dâexploitation et le tableau de bord servent de repĂšres aux chefs de rayon pour dĂ©velopper leur stratĂ©gie marchande lâactivitĂ© de gestion du rayon guide lâactivitĂ© commerciale. Les chefs de rayon sâinvestissent donc dans la comptabilitĂ© et la gestion, qui sont des compĂ©tences spĂ©cifiques, distinctes du mĂ©tier de boucher proprement dit ; il faut donc les Ă©duquer Ă faire du commerce ». Câest dâautant plus net dans le groupe enquĂȘtĂ© oĂč les chefs de rayon ont pour consigne de relever chaque mois les prix de deux de leurs concurrents directs, et oĂč ils possĂšdent une assez grande autonomie dans la conduite de leurs affaires ils peuvent choisir leurs fournisseurs et, tout en restant dans le cadre des accords passĂ©s par le moniteur viande, renĂ©gocier avec eux les conditions commerciales ; ils peuvent de leur propre chef mettre en place des offres promotionnelles, et modifier Ă la baisse les prix fixĂ©s par le moniteur viande. LâĂ©laboration des prix par la combinaison des comptes 14LâĂ©laboration des prix est une activitĂ© centrale du travail marchand. Dans le groupe enquĂȘtĂ©, le moniteur viande fixe les prix de vente aux consommateurs PVC en utilisant un outil particulier, la feuille de dĂ©coupe », qui rassemble des donnĂ©es issues des diffĂ©rentes Ă©tapes du parcours de la viande. En reconstituant cette circulation, il reprĂ©sente Ă©galement certaines relations entre les acteurs de la filiĂšre, et se met ainsi en position dâarbitrer entre leurs objectifs et leurs contraintes. 12 Le caddytainer est un grand casier mĂ©tallique Ă Ă©tages et Ă roulettes oĂč est entreposĂ©e la marchand ... 15Cette feuille de calcul Fig. 1 â car câest Ă lâorigine un fichier Excel© â retrace les trois principales Ă©tapes dâun caddytainer12 de cinq quartiers arriĂšres PAD dans la grande distribution. Le premier tableau de trois lignes dĂ©crit le produit Ă son arrivĂ©e en fonction de son poids, de son prix au kilo, de son prix total. Le tableau qui suit reprĂ©sente la transformation effectuĂ©e en rayon, avec la dĂ©composition la dĂ©coupe des arriĂšres en fonction des catĂ©gories de morceaux mis en vente. Sont prĂ©cisĂ©s la proportion et le poids de la viande vendue dans chaque catĂ©gorie, ainsi que le prix de vente au kilo, ce qui permet au logiciel de calculer le chiffre dâaffaires qui correspond sur cette feuille au total PV » du Ă chaque morceau et le chiffre dâaffaires total des cinq arriĂšres. La derniĂšre partie de cette feuille en constitue une synthĂšse, similaire au compte dâexploitation que construit le chef de rayon elle met en rapport les montants dâachat et de vente pour obtenir la masse et le taux de marge. Pour construire cette feuille, le moniteur viande utilise des Ă©lĂ©ments provenant des diffĂ©rentes sources dĂ©jĂ identifiĂ©es. Le prix dâachat au kilo de la viande PAD provient des feuilles de cours que les fournisseurs font parvenir au moniteur viande chaque semaine ; le poids total du caddytainer, sa rĂ©partition en fonction des diffĂ©rents morceaux et le rendement attendu sont des critĂšres dĂ©finis par le cahier des charges, et des informations qui se trouvent Ă©galement sur les fiches techniques des caddytainers. Les prix de vente des morceaux ont Ă©tĂ© fixĂ©s par le moniteur viande pour la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente. Les taux dâĂ©conomat et de perte sont des donnĂ©es de marchĂ©, câest-Ă -dire des niveaux qui sont connus et communs Ă une grande partie des acteurs, et que lâon retrouve par exemple dans la presse spĂ©cialisĂ©e. Ces taux font partie des objectifs que la direction donne aux chefs de rayon. Fig. 1. Exemple dâune feuille de dĂ©coupe. 16En rĂ©unissant ainsi ces donnĂ©es, cet outil reprĂ©sente les relations entre ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments et permet de les manipuler. Il met en rapport les objectifs et contraintes propres aux espaces de lâapprovisionnement, du rayon, de lâenseigne, de la concurrence et de la transaction finale. Les prix de vente sont Ă©galement ajustĂ©s par comparaison avec les prix pratiquĂ©s par les autres enseignes. Le moniteur viande se sert alors des donnĂ©es de marchĂ© des listes de prix relevĂ©es par les chefs de rayon dans les magasins concurrents. Ces niveaux de prix sont donc des repĂšres pour le moniteur viande, mais leur usage est tempĂ©rĂ© par la force de rappel que constitue le calcul de la marge. Le format Excel© a ici son importance. Sur les fiches techniques quâil rĂ©cupĂšre de temps Ă autres sur les caddytainers, le moniteur viande inscrit parfois en face du poids des morceaux son prix de vente, et calcule le chiffre dâaffaires et le taux de marge thĂ©oriques qui devraient ĂȘtre gĂ©nĂ©rĂ©s par cette marchandise. Avec la feuille de dĂ©coupe, il peut effectuer la mĂȘme prĂ©visualisation, mais aussi et mĂȘme surtout manipuler cette reprĂ©sentation pour explorer dâautres possibilitĂ©s, en simulant par exemple des variations de prix dâachat ou de vente, et en observant les consĂ©quences sur les autres grandeurs comme le taux de marge. Cet outil lui permet donc de jouer sur la configuration des relations avec les fournisseurs, lâenseigne et les clients ; en formalisant le fonctionnement pratique de la distribution de la viande, ce dispositif permet dâĂ©laborer les prix Ă partir de la mise en rapport et de lâarbitrage entre les objectifs et contraintes des diffĂ©rents acteurs impliquĂ©s dans la commercialisation de la viande fournisseurs, grande distribution et clients. 17La manipulation de ces donnĂ©es permet au moniteur viande de positionner les prix de vente en fonction des taux de marge et chiffres dâaffaires attendus, et ce dans le but dâamĂ©liorer la marge. Sur cette feuille de dĂ©coupe, les achats des clients sont reprĂ©sentĂ©s par le prix des produits PV et le chiffre dâaffaires PV TTC. Les termes par lesquels la grande distribution interprĂšte ici la transaction marchande sont clairement codifiĂ©s il sâagit du taux de marge et du chiffre dâaffaires, qui sont en opposition puisque un taux de marge important implique un niveau de prix Ă©levĂ©, ce qui Ă un certain stade nuit au volume des ventes. Lâarbitrage entre ces deux grandeurs se concrĂ©tise dans le choix du niveau du prix, qui est lui-mĂȘme traduit en termes de masse de marge, celle qui sera effectivement obtenue Ă la fin de la pĂ©riode. Ă cĂŽtĂ© de la qualification des produits destinĂ©e aux clients, le positionnement du prix constitue donc un autre mode dâaction pour la grande distribution Ă©galement mobilisĂ© dans le travail de structuration de lâĂ©change, il dessine en creux une figure diffĂ©rente du consommateur. La grande distribution joue en effet beaucoup sur le positionnement des prix pour vendre le produit. Le format Excel© de la feuille de dĂ©coupe permet au moniteur viande de travailler le positionnement des prix, et cette possibilitĂ© est accompagnĂ©e dâun second niveau dâajustement des prix, plus proche du terrain, puisque sous rĂ©serve de respecter les prix plafonds, les chefs de rayon du groupe sont invitĂ©s Ă jouer sur le prix de vente pour faire partir le produit au meilleur prix » selon le moniteur viande, qui donne lâexemple du bourguignon qui se vend bien Ă 5,55 ⏠dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques mais qui est positionnĂ© Ă 4,95 ⏠dans les PyrĂ©nĂ©es Orientales. Les chefs de rayon doivent mĂȘme parfois jongler avec les positionnements dans un magasin enquĂȘtĂ©, le chef de rayon mettait en promotion des magrets de canard vendus par lots de trois, car du fait de la mise en place dâune opĂ©ration promotionnelle nationale de lâenseigne, ils devenaient plus chers au kilo que des magrets vendus Ă lâunitĂ©. Le positionnement du prix fonctionne alors comme un instrument de synthĂšse des critĂšres de choix, qui facilite la transaction en la limitant Ă une dimension, le niveau de prix. Lâexpression des ventes en termes de marge et de chiffre dâaffaires permet Ă la grande distribution de traiter ensemble toutes les transactions quel quâen soit lâobjet, comme câest le cas dans la feuille de dĂ©coupe, et de les saisir sous lâangle de la masse de marge quâelles reprĂ©sentent et des niveaux de prix qui y sont associĂ©s. Du cĂŽtĂ© du client, le prix est un des instruments Ă sa disposition pour le choix des produits, et il peut ĂȘtre mobilisĂ© de diffĂ©rentes maniĂšres Dubuisson-Quellier, 2006. Si le client a Ă sa disposition diffĂ©rents modes de choix et dâaction, on retrouve dans le positionnement par le prix une spĂ©cification du choix du consommateur qui est proche de celle du rapport qualitĂ©-prix lâexamen des qualitĂ©s, qui peut ĂȘtre plus ou moins largement dĂ©ployĂ©, est clos pour ĂȘtre repliĂ© et situĂ© sur une Ă©chelle de prix. Le rapport qualitĂ©-prix est ainsi du cĂŽtĂ© du client la dĂ©clinaison du positionnement du prix par la grande distribution lâopĂ©ration par laquelle une multiplicitĂ© de critĂšres de choix est ramenĂ©e Ă une seule dimension. 3. Conclusion 18Les mĂ©canismes dâidentification et dâĂ©valuation des produits constituent lâun des fronts les plus actifs de la sociologie Ă©conomique, et sont investis par des recherches relevant de divers horizons. Parmi celles-ci, Michel Callon et Fabian Muniesa ont proposĂ© dans un texte Ă tonalitĂ© programmatique dâapprĂ©hender les marchĂ©s Ă©conomiques comme des dispositifs de calcul, et Sandrine Barrey a explorĂ© de maniĂšre convaincante cette approche dans son analyse du travail de tarification dans un groupe de distribution, en donnant Ă voir comment la formation des prix repose sur la mobilisation de plusieurs espaces de calcul. MĂȘme si son enquĂȘte ne permet pas de rendre compte de toutes les opĂ©rations effectuĂ©es dans le cadre de lâĂ©change marchand, cette approche se rĂ©vĂšle pertinente pour la description et la comprĂ©hension du travail effectuĂ© par les professionnels du marchĂ©, qui demeurent malgrĂ© tout les acteurs les plus impliquĂ©s dans lâorganisation de lâactivitĂ© Ă©conomique Cochoy et Dubuisson-Quellier, 2000. ParallĂšlement ou plutĂŽt perpendiculairement au travail de Sandrine Barrey qui est focalisĂ© sur le niveau gĂ©nĂ©ral de la grande distribution, suivre un produit particulier le long de son parcours, comme nous lâavons fait ici pour le cas de la viande, ouvre dâautres prolongements Ă lâanalyse des conditions et des mĂ©canismes de lâĂ©change marchand. Avec une analyse longitudinale de ce type, il devient alors possible de dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment le processus de marchandisation qui se dĂ©roule tout au long de la circulation du produit. Au-delĂ de ce premier rĂ©sultat, lâĂ©tude ouvre Ă©galement sur une analyse renouvelĂ©e de lâarticulation entre les mĂ©canismes dâidentification et dâĂ©valuation des biens, dâune part, et de la formation des prix, dâautre part. 19Cet angle de vue apporte dâabord un Ă©clairage sur le travail dâobjectivation nĂ©cessaire Ă la transformation de la chair animale en produit puis en marchandise et notamment sur les dispositifs mobilisĂ©s. Cela nous a ainsi permis de saisir le travail de transformation et le double traitement que le produit subit les opĂ©rations par lesquelles la viande est objectivĂ©e pour devenir un bien sont accompagnĂ©es dâautres opĂ©rations qui consistent Ă la mettre en chiffres. La viande devient une marchandise par un processus dâobjectivation permettant de faire apparaĂźtre des caractĂ©ristiques Ă partir de lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des carcasses, et ce de maniĂšre univoque pour les acteurs, quelles que soient les particularitĂ©s de ceux-ci. Ce processus simultanĂ© dâhomogĂ©nĂ©isation et de diffĂ©renciation se dĂ©roule avec la circulation de la viande le long de la filiĂšre, par la mobilisation de dispositifs mĂ©trologiques, de grilles de classification et de nomenclatures ; on retrouve Ă©galement ces outils dans les relations entre les fournisseurs et la grande distribution, oĂč ils sont complĂ©tĂ©s par des indications de rendement. La viande est ainsi dĂ©finie selon des critĂšres technico-Ă©conomiques et mise en chiffres, ce qui ouvre des possibilitĂ©s de gestion du produit et de sa circulation. La description de ce processus de marchandisation permet de mettre en lumiĂšre une modalitĂ© dâarticulation entre les processus dâidentification et dâĂ©valuation des biens en Ă©tudiant les outils et les opĂ©rations mobilisĂ©s dans la marchandisation de la viande, on constate que câest Ă partir des critĂšres et des outils dâobjectivation, et par un travail dâextraction et de combinaison de donnĂ©es, que la grande distribution construit lâapprĂ©ciation des produits. Cette caractĂ©ristique est particuliĂšrement manifeste en ce qui concerne lâĂ©tape finale de lâĂ©laboration des prix, puisque câest en rassemblant et en combinant des donnĂ©es reprĂ©sentant respectivement lâapprovisionnement, le fonctionnement du rayon et de lâenseigne, la concurrence et la transaction finale que le moniteur viande Ă©labore les prix. Sur ce point, notre analyse complĂšte celle de S. Barrey 2006. La mise en relation des espaces de calcul ne sâeffectue pas seulement de maniĂšre transversale sur la base des logiques organisationnelles des enseignes et des magasins elle concerne aussi de maniĂšre longitudinale les espaces de la filiĂšre de production jusquâaux clients, dont certaines modalitĂ©s de choix font partie des modĂšles dâaction de la grande distribution. Nous avons pu dĂ©crire dans le dĂ©tail lâoutil et les pratiques par lesquels le moniteur viande responsable de la tarification pour les produits carnĂ©s relie ces espaces de calcul pour Ă©laborer les prix. La maĂźtrise de cet outil et des informations qui y sont contenues place lâacteur de la grande distribution dans une position privilĂ©giĂ©e dâarbitrage entre les intĂ©rĂȘts des diffĂ©rentes parties prenantes impliquĂ©es dans la circulation de la viande, les siens y compris. Haut de page Bibliographie Appadurai, A. Ed., 1986. The Social Life of Things. 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LâintĂ©rĂȘt est de centrer lâanalyse sur un produit et sur sa circulation Ă un stade oĂč lâorganisation productive et le marchĂ© sont Ă©troitement associĂ©s, la viande Ă©tant un des rares produits pour lesquels la grande distribution, entre les opĂ©rations dâachat et de vente constitutives de son mĂ©tier, exĂ©cute elle-mĂȘme et dans le cadre de ses magasins les derniĂšres Ă©tapes du processus de production. Le choix de cette focale se justifie par la forte asymĂ©trie qui existe entre les acteurs respectifs de lâoffre et de la demande en termes de capacitĂ© de structuration de lâĂ©change. Du fait de ses compĂ©tences techniques et de sa connaissance de lâamont et de lâaval, la grande distribution prend le pas sur des clients quâelle canalise en partie en fonction de sa logique interne. Elle joue donc un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans la mise en forme et lâĂ©valuation des produits, et pour cette raison lâamont de la filiĂšre et les pratiques de la grande distribution sont privilĂ©giĂ©s dans ce texte. Cet angle de vue permet dâobserver le traitement de la viande, en entendant par cette expression les transformations de la matiĂšre et, dans un sens analogue au traitement de donnĂ©es, le travail par lequel on en extrait des informations pour les exploiter on entre ainsi dans le dĂ©tail des mĂ©canismes concrets de marchandisation, si lâon comprend par lĂ non pas lâextension du domaine oĂč sâexerce la loi du marchĂ©, mais plutĂŽt lâensemble de procĂ©dĂ©s par lequel un produit est objectivĂ© et apprĂ©ciĂ© de maniĂšre Ă pouvoir ĂȘtre Ă©changĂ© indĂ©pendamment des relations personnelles existant entre le vendeur et lâacheteur Testart, 2001 ; Weber, 2000 ; Eymard-Duvernay, 1986. Pour ces mĂȘmes raisons, câest Ă©galement un terrain propice Ă lâĂ©tude de la formation des prix point central de la marchandisation, celle-ci est de plus en plus investie empiriquement par les sociologues, et notamment en ce qui concerne les procĂ©dures concrĂštes de formation des prix. Câest ce questionnement sur les mĂ©canismes dâobjectivation et dâapprĂ©ciation Eymard-Duvernay, 1986, 2007 ; Weber, 2000 ; Sociologie du travail, 2002 ; Callon et Muniesa, 2003 ; Barrey, 2006 que voudrait prolonger cet article. 3 Notons que le degrĂ© de transformation ne conditionne pas le type de quantitĂ© les sociĂ©tĂ©s de transformation peuvent tout aussi bien vendre sous la forme PAD une carcasse entiĂšre que du catĂ©goriel », par exemple une poche de cinq kilos de faux filet comme ce genre de morceau se vend plus que le reste, les chefs de rayon rachĂštent du catĂ©goriel de maniĂšre Ă rĂ©pondre Ă cette particularitĂ© de la demande. 4 La conformation est la silhouette » de la carcasse, principalement Ă©valuĂ©e sur la proportion et la rĂ©partition des muscles. On a dâabord utilisĂ© la grille France, puis Europa et aujourdâhui Seurop pour la conformation et une Ă©chelle de 1 Ă 5 allant du moins au plus gras. 5 Il y avait en effet jusque lĂ trois mĂ©thodes principales de formation des prix de la viande un prix selon lâespĂšce animale, un prix unique pour toute viande et un prix selon les morceaux de viande. 6 Ilya en fait deux cahiers des charges, lâun portant sur la premiĂšre transformation prĂ©sentation en carcasse et lâautre sur la seconde transformation viande PAD, Ă©laborĂ©e Ă partir de carcasses correspondant au premier cahier des charges. 7 Par exemple, le prix dâune demie carcasse PAD est de 5,70 âŹ, et celui dâun quartier arriĂšre est de 7,80 âŹ. 8 La diffĂ©rence importante entre ces strates est que le prix qui sert de seuil de revente Ă perte est le tarif gĂ©nĂ©ral auquel on soustrait les remises sur facture. 9 Le chiffre dâaffaires est calculĂ© Ă partir des sorties de caisse, le niveau des stocks Ă partir dâun inventaire, le montant des achats Ă partir des factures, et avec ces Ă©lĂ©ments, on obtient Ă©galement la marge brute et le taux de marge. Le prix de revient des ventes est calculĂ© en ajoutant le montant des achats Ă la variation du stock, et la marge brute est constituĂ©e par la diffĂ©rence entre le chiffre dâaffaires et le prix de revient des ventes. On calcule le taux de marge en rapportant la marge brute au chiffre dâaffaires. 10 LâĂ©conomat est le coĂ»t du matĂ©riel dâemballage et la perte est constituĂ©e par la marchandise jetĂ©e ou volĂ©e. 11 Ces objectifs sont construits par le moniteur viande Ă partir de son Ă©valuation des magasins et de ses anticipations, et sont validĂ©s par la direction de la branche supermarchĂ©. 12 Le caddytainer est un grand casier mĂ©tallique Ă Ă©tages et Ă roulettes oĂč est entreposĂ©e la de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Guilhem Anzalone, Comment transformer un produit en marchandise et lui attribuer un prix le traitement de la viande dans la grande distribution », Sociologie du travail, Vol. 51 - n° 1 2009, 64-77. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Guilhem Anzalone, Comment transformer un produit en marchandise et lui attribuer un prix le traitement de la viande dans la grande distribution », Sociologie du travail [En ligne], Vol. 51 - n° 1 Janvier-Mars 2009, mis en ligne le 11 mars 2009, consultĂ© le 22 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Guilhem AnzaloneCentre de sociologie des organisations, 19, rue AmĂ©lie, 75007 Paris, ETT, centre Maurice-Halbwachs, 48, boulevard Jourdan, 75014 Paris, FranceHaut de page
Nousvoulons mesurer la largeur dâun assortiment de produits chez nous et chez nos concurrents principaux. Nous voulons Ă©galement effectuer un relevĂ© de prix sur nos rĂ©fĂ©rences et sur les
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Allez voir un carrossier prĂšs de chez vous, bien moins cher que dans une concession, pour avoir une idĂ©e des frais Ă prĂ©voir ou sur un site de devis en ligne comme et les dĂ©duire de lâestimation de base. Comptez 200/300⏠pour une rayure et 400/600⏠pour une porte ou une aile cabossĂ©es, sans remplacement. Je calcule le bonus » des frais rĂ©cents Lâembrayage Ă 900âŹ, les deux pneus Ă 200âŹ, une distribution Ă 700⏠et la derniĂšre rĂ©vision facturĂ©e 400âŹâŠ Ces interventions ont moins dâun an et de km ? Vous pouvez ajouter Ă lâestimation moyenne de base une partie de leur coĂ»t. OnĂ©reuses, ces opĂ©rations sont une valeur ajoutĂ©e pour lâacquĂ©reur, qui nâaura pas Ă les assumer. Si, comme dans notre exemple, leur total atteint relevez votre estimation de 50 % maxi de cette somme. Je soupĂšse le marchĂ© Avec plus de 5,5 millions de transactions par an, le marchĂ© de lâoccasion est florissant. Mais certains modĂšles, trop nombreux, subissent une forte concurrence, alors que dâautres, moins prĂ©sents, ont le vent en poupe. Trois cas sont alors possibles > Mon modĂšle tapisse les pages dâannonces Câest le cas des trois marques françaises et des constructeurs Ă©trangers comme Fiat, Ford, Opel⊠Lâoffre supĂ©rieure Ă la demande gĂ©nĂšre de la concurrence. Il faudra revoir lâestimation Ă la baisse afin de figurer dans les premiĂšres pages, voire en tĂȘte de liste. Pour ne pas perdre de temps, ĂŽtez 300 Ă 500⏠dâune offre similaire Ă la vĂŽtre et positionnĂ©e en premiĂšre page. > Mon vĂ©hicule est trĂšs diffusĂ©, mais recherchĂ© Il est question ici de premium, câest-Ă -dire des voitures allemandes Audi, BMW et Mercedes. NotoriĂ©tĂ© et image de robustesse permettent dâĂ©chapper Ă une moins-value. Bref, restez sur votre Ă©valuation moyenne. > Ma voiture est une star En raison de leur succĂšs, les Audi A1, CitroĂ«n DS 3, Fiat 500, Mini, Dacia Duster⊠tiennent trĂšs bien la cote et trouvent preneur en moins dâune semaine. Comptez de 5 Ă 10 % de plus-value. Mais attention Ă la personnalisation. En effet, certains amĂ©nagements peuvent ĂȘtre des tue-lâamour ». RepĂ©rez les autos qui sâaffichent depuis plusieurs semaines et qui sont toujours en vente. Si la vĂŽtre risque de connaĂźtre le mĂȘme sort, nâappliquez pas de plus-value. Diesel plus de dĂ©cote quâavant ? > Voitures diesels potentiellement bannies des mĂ©tropoles Ă ZCR zones Ă circulation restreinte et vignette Ă©colo CritâAir*, gazole bientĂŽt au mĂȘme prix que le super⊠Lâambiance anti-diesel est une rĂ©alitĂ©. Les propriĂ©taires doivent-ils pour autant brader leur monture ? > Pour lâinstant, non pour qui possĂšde monospaces, SUV compacts et familiaux et routiĂšres diesels. Bien plus sobres que les essence dans ces gabarits, systĂ©matiquement rentables en cas de trajets pour le travail consĂ©quents, ces autos attireront toujours des clients. Notamment hors strict milieu urbain. Donc restez au prix normal au moins deux semaines dans votre annonce et voyez si ça mord ». > En revanche, les petits diesels citadines, compactes, petits SUV⊠sont plus exposĂ©s. Nombre dâacheteurs urbains » redoutent de ne pouvoir rouler en ville comme ils lâentendent et privilĂ©gient lâessence. Cela posĂ©, les ruraux » et/ou rouleurs Ă plus de km/an, en resteront friands. Bref, ne soyez pas trop gourmands cĂŽtĂ© tarif et soyez rĂ©actifs si vous nâavez pas dâappels. > A noter, les propriĂ©taires de petites et moyennes essence sont aujourdâhui courtisĂ©s, la demande excĂ©dant lâoffre. Si câest votre cas, nâhĂ©sitez pas Ă tenter une petite surcote ! NOTRE EXEMPLE DE COTE DĂTAILLĂE ET AFFINĂE > Je vends une berline compacte diesel de janvier 2011 affichant km avec, comme options, le GPS, la climâ automatique et la peinture mĂ©tallisĂ©e. Valeur de base moyenne relevĂ©e sur diffĂ©rents sites > Câest un modĂšle de grande diffusion mais prisĂ© Audi A3, BMW SĂ©rie 1, VW Golf 6, donc pas de moins-value > La carrosserie a des rayures et lâintĂ©rieur est un peu dĂ©fraĂźchi 5 %, soit â 500⏠> Des rĂ©parations rĂ©centes ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es embrayage disques et plaquettes 600âŹ. Et la rĂ©vision a Ă©tĂ© faite 400 âŹ. Soit un total de Jâajoute la moitiĂ© + SA VRAIE COTE * Grenoble, Lille, Lyon, Paris, Strasbourg, Toulouse, dĂ©partement de la Loire. CrĂ©dit photo ADOBESTOCK â G. COUSSEAU
Lefait dâune entreprise en situation offensive qui veut Ă©tendre sa part de marchĂ© au dĂ©triment de concurrents potentiels ou existants. ConcrĂštement, les prix prĂ©dateurs sont des prix de vente
Cofondateur de Captain Contrat, Philippe a fait ses armes au sein du cabinet de Gilles Babinet, figure de proue de l'entrepreneuriat français. Il est diplĂŽmĂ© d'HEC Paris. Vous avez encore des questions ? đ€ Posez-les gratuitement Ă lâun de nos coachs entrepreneuriaux. Le contrat de concession exclusive engage un fournisseur Ă ne vendre ses produits quâĂ un distributeur, sur un territoire donnĂ©. Ce dernier sâengage, quant Ă lui, Ă vendre ces produits uniquement sur le territoire en question, et en son nom. Il est Ă©galement question du droit de la concurrence. Quâen advient-il exactement et quels sont les risques encourus en cas de non-respect des rĂšgles imposĂ©es par le Code de Commerce ? Relevant du droit des marchĂ©s, le droit de la concurrence est dĂ©fini par lâensemble des rĂšgles juridiques qui rĂ©gissent les commerçants en quĂȘte de clientĂšle et de la conservation de cette derniĂšre. Par dĂ©finition, le droit de la concurrence interdit notamment les actions concertĂ©es, les conventions, les ententes expresses ou tacites et les coalitions visant Ă limiter lâaccĂšs au marchĂ© ou le libre exercice de la concurrence par dâautres entreprises ; Ă faire obstacle Ă la fixation des prix par le libre jeu du marchĂ© en favorisant artificiellement leur hausse ou leur baisse ; Ă limiter ou contrĂŽler la production, les dĂ©bouchĂ©s, les investissements ou le progrĂšs technique ; Ă rĂ©partir les marchĂ©s ou les sources dâapprovisionnement » Code de Commerce, article L420-1. Il sâapplique Ă©galement dans le cas dâun contrat de concession exclusive. Par consĂ©quent, lorsque le contrat de concession exclusive prĂ©voit une clause de non-concurrence pour le concessionnaire, celle-ci doit ĂȘtre dĂ©limitĂ©e gĂ©ographiquement et dans le temps, dans certains cas, il faudra Ă©galement, distinguer les ventes actives et les ventes passives. Au regard de la concurrence, le contrat de concession exclusive est valable lorsque le bilan Ă©conomique dâensemble est positif, et lorsquâil existe une loi ou un rĂšglement venant justifier les pratiques en cause. En ce qui concerne le bilan Ă©conomique dâensemble, il englobe notamment lâassurance dâun progrĂšs Ă©conomique dans la localitĂ© visĂ©e par le contrat et la rĂ©partition Ă©quitable du profit qui rĂ©sulte du commerce aux consommateurs. En parallĂšle, le bilan ne doit pas Ă©liminer la concurrence pour une partie des produits visĂ©s par le contrat, et il ne doit pas restreindre la concurrence pour atteindre lâobjectif de progrĂšs Ă©conomique susmentionnĂ©. Par ailleurs, il est important de souligner que si le contrat de concession exclusive prĂ©voit que le concessionnaire ne peut ni dĂ©marcher, ni communiquer hors zone, il demeure obligĂ© de vendre le produit Ă des clients rĂ©sidant hors de sa zone de revente. Ce, dans la mesure oĂč ces clients se sont prĂ©sentĂ©s dans la zone de distribution dĂ©terminĂ©e dans le contrat. La notion dâententes en droit de la concurrence Dans le milieu de la concession commerciale, on distingue deux types dâententes lâune porte sur les prix, et lâautre porte sur les barriĂšres Ă lâentrĂ©e du marchĂ©. Du cĂŽtĂ© des prix, le concĂ©dant peut publier ses prix publics de vente dans des catalogues, mais le distributeur nâest pas obligĂ© de respecter un montant minimum ou maximum et le fournisseur ne dispose dâaucun contrĂŽle sur ce point. Quant aux barriĂšres Ă lâentrĂ©e sur le marchĂ©, elles ne sont valides que dans la mesure oĂč elles ne portent pas atteinte Ă la concurrence. Le contrat de concession exclusive peut prĂ©voir des ententes, Ă condition quâelles ne produisent aucun effet anti-concurrentiel,mĂȘme potentiel. En somme, on dit quâil y a entente lorsqu'un accord ou une action concertĂ©e a pour objet ou peut avoir pour effet d'empĂȘcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marchĂ© de produits ou de services dĂ©terminĂ©. Le principe de bonne foi des relations commerciales Dans le milieu des relations commerciales, la dĂ©finition de la bonne foi fait notamment rĂ©sonner un devoir gĂ©nĂ©ral dâhonnĂȘtetĂ© et de loyautĂ©. Il est implicite entre les deux parties, et ce principe sâimpose en permanence Ă chacune dâelles. Il doit, par ailleurs, ĂȘtre respectĂ© dĂšs la formation du contrat de concession exclusive. Les sanctions en cas de non-respect du droit de la concurrence En cas de concurrence dĂ©loyale ou de non-respect du droit de la concurrence, les distributeurs et les concĂ©dants sont passibles dâune sanction pĂ©cuniaire dont le montant maximum Ă©quivaut Ă 10% du chiffre dâaffaires, Ă lâĂ©chelle globale et hors taxes, du groupe auquel appartient lâentreprise sanctionnĂ©e. Si lâauteur de la faute nâest pas une entreprise, le montant de lâamende sâĂ©lĂšve Ă trois millions dâeuros. La dĂ©cision de la sanction appartient Ă lâAutoritĂ© de la concurrence. Celle-ci est notamment chargĂ©e de dĂ©terminer le montant de la sanction, en fonction de la gravitĂ© des faits, de lâampleur du dommage causĂ© Ă lâĂ©conomie, de la situation de lâorganisme ou de lâentreprise sanctionnĂ©e et enfin de ses antĂ©cĂ©dents dâinfractions aux rĂšgles de concurrence. Le contrat de concession exclusive offre des avantages Ă lâune et lâautre des parties, mais le respect du droit de la concurrence est un point non-nĂ©gligeable. Lâexpertise dâun avocat est donc nĂ©cessaire afin de vous assurer que votre contrat rĂ©pond Ă toutes les exigences et notamment celles du Code de Commerce.
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comment faire un relevé de prix chez la concurrence