Publié le 19/10/2007 à 1009 Depuis le 16 juillet, un peu de l'âme du marché de Castelsarrasin s'en était allée. Deux cygnes trouvés morts sur un étang de Moselle, à 1 000 kilomètres d'ici il n'en avait pas fallu davantage pour que les autorités interdisent la circulation des volailles sur tout le territoire. On en connaît la raison la grippe aviaire, ce virus de l'influenza à caractère hautement pathogène. Est-ce que c'est la grippe aviaire ou est-ce que ce sont les gens qui sont malades ? », se demande Alice Canouet. Cette retraitée de Saint-Cirice, fidèle du marché de Valence-d'Agen le mardi, et qui aime aussi venir une ou deux fois par mois » à Castelsarrasin, traduit à merveille le sentiment qui prévaut dans les élevages de la région un fatalisme et une certaine défiance s'agissant de l'efficacité de ces mesures. Des bêtes malades, il y en a toujours eu », relève Alice. On voudrait tuer ces marchés qu'on ne s'y prendrait pas autrement sans doute. M. et Mme Aubrespin, de Faudoas, ne sont pas loin de le penser. On n'était pas revenus vendre nos poulets à Castel depuis le mois de mai. Si le marché n'avait pas rouvert, les gens auraient perdu l'habitude de venir et auraient trouvé d'autres formules. » Du reste, l' autre formule » est de plus en plus prisée la vente directe. Les gens viennent de plus en plus à la maison, confirme Mme Canouet, mais il faut leur plumer les bêtes. Ils ne veulent plus s'embêter avec ça. » Comme Mme Brugel, de Cazes-Mondenard, qui vient depuis plus de 25 ans » vendre poulets et lapins, les éleveurs espèrent retrouver au plus vite la bonne clientèle de Castelsarrasin ». Mais hier matin, les acheteurs, sans doute encore mal informés lire notre encadré se faisaient plutôt rares. Une certaine cacophonie Lundi, le maire a signé l'arrêté autorisant à nouveau la vente de volailles à partir de ce jeudi 18 octobre. Mais jeudi dernier déjà, il y avait des volailles vivantes sous la halle Occitane », assure un vendeur. Certains avaient dû prendre connaissance de la note d'information de la préfecture, en date du 11 octobre précisant que le niveau de risque a été abaissé au niveau modéré permettant la réouverture de foires et marchés ». Des éleveurs relèvent aussi que depuis trois semaines », ils pouvaient aller vendre leurs volailles à Valence, dans un lieu fermé », alors que c'était toujours interdit à Castelsarrasin. Une cacophonie qui ajoute à l'amertume de la filière avicole.